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We Remember: Massacres et camps de concentration serbes de Prijedor (Mai - Septembre 1992)
(trop ancien pour répondre)
Mara la Coquine
2013-02-06 06:36:38 UTC
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Massacres et camps de concentration serbes de Prijedor (Mai - Septembre 1992).

Le massacre de Prijedor, également appellé "Nettoyage ethnique de Prijedor"
ou encore "Génocide de Prijedor" (12), fait référence à des crimes de guerre
et des crimes de génocide commis par les Serbes contre les populations
bosniaques musulmanes et croates catholiques dans et autour de
la municipalité de Prijedor, pendant l'année 1992.

Dans la guerre de Bosnie, c'est après celui de Srebrenica, le second
massacre en importance. D'après le "Centre de Documentation et de
Recherche" (IDC) de Sarajevo, 5273 civils bosniaques et croates ont été tué
ou sont portés disparus dans la ville même, et 14408 tués ou disparus pour
toute la région de Pounje.

Ville de Prijedor, recensement de la population publié en 1991,
par ethnies/nationalités. Total: 34635 habitants. Bosniaques: 13388
(38.65%). Serbes: 13927 (40.21%). Croates: 1757 (5.07%). Yougoslaves:
4282 (12.36%). Autres: 1281 (3.69%).

Statistiques pour la Grande Municipalité de Prijedor, publiées en 1991.
112543 habitants: 49351 Bosniaques (43.85%), 47581 Serbes (42.27%),
6316 Croates (5.61%), 6459 Yougoslaves (5.39%), 2835 Autres (2.51%).

Recensement de la Municipalité après les massacres et le nettoyage
ethnique serbe, en 1993. 65661 habitants: 6124 Bosniaques (9.32%),
47581 Serbes (72.46%), 2621 Autres (3.99%).

En 1991 déjà, avec le conflit voisin en Croatie, les tensions communautaires
dans la région de Prijedor s'accroissent dans de notables proportions.
Beaucoup d'habitants croates et bosniaques quittent la ville en raison
du climat d'insécurité qui règne alors. La propagande de Belgrade
(TV, radio, presse), qui insulte les Musulmans et les Catholiques,
met de l'huile sur le feu, envenime encore un peu plus la situation et
exacerbe les ressentiments et la xénophobie des Serbes de Prijedor.

Le 7 janvier 1992, le Serbe Milomir Stakic, qui sera après la guerre accusé
de crime contre l'humanité par le TPIY de La Haye, est élu Président de
l'Assemblée Municipale de Prijedor. Dès lors, le Parti Démocratique
Serbe (SDS) administre et contrôle désormais la ville. Dix jours plus tard,
Stakic organise des milices populaires et armées serbes.

C'est l'élément déclencheur, et tous les ingrédients de la future tragédie
sont là. Après cette prise de contrôle de Prijedor par les Serbes de
Bosnie-Herzégovine, les violences contre la population non-serbe
commencent véritablement. La police et les milices populaires établissent
des barrages routiers et des contrôles à l'extérieur de la ville, arrêtent
arbitrairement des centaines de personnes.

C'est ensuite la montée en puissance des Serbes. Le 12 mai 1992,
la nouvelle "Armée de la République Serbe de Bosnie", ou Vojska
Republike Srpske (VRS) est officiellement créée, et le général Radko
Mladic est désigné pour la commander. La Republika Srpska contrôle
déjà de fait les unités fédérales de la JNA qui se trouvent encore sur
le territoire bosniaque. Le 22 mai 1992, Mladic commence le
bombardement du village d'Hambarine, peuplé majoritairement
de Musulmans et de Croates. Il a fait disposer autour du village,
sur les collines avoisinantes, de l'artillerie et des troupes blindées.
Le pilonnage d'artillerie se poursuivra jusqu'au lendemain vers 15h.

Environ 400 réfugiers croato-musulmans, la plupart des femmes et des
enfants, ont tenté de fuir cet enfer pendant la nuit précédente, et Mladic
les fait traquer comme du gibier dans la Foret de Kurevo. Dans ce bois,
les Serbes se livreront à des dizaines de meurtres et de viols (14).

L'horreur et la longue liste des atrocités serbes ne s'arrêtent pas là.
Après la prise de Prijedor et l'attaque d'Hambarine, Mladic s'en prend
à la Municipalité de Kozarac (15), qui comprend les villages de Kamicani,
Kozarusa, Susici, Br?ani, Babici, et où la population était composée en
1991 de 98% de Bosniaques musulmans.

Le schéma est le même que pour le village d'Hambarine, l'attaque de
Mladic commence le 25 mai 1992 et se poursuivra jusqu'au 27 mai à 13h.
5000 soldats serbes de la 343ème Brigade motorisée de la VRS, équipée
d'artillerie de 105mm et de chars M-84 (T-72 yougoslaves), y participent.
Après le bombardement, l'armée serbe force les survivants à se regrouper
dans le stade de football de Kozarac, où les hommes sont fusillés,
individuellement l'un après l'autre. Les femmes et les enfants sont ensuite
conduits dans le camp de concentration de Trnopolje.

C'est l'époque où l'existance des camps de concentrations serbes autour
de Prijedor est révélée au monde par un reportage de la BBC. C'est
la consternation: en Europe, on n'avait plus vu un tel spectacle depuis
la fin de la Seconde Guerre mondiale!

Ci-dessous: prisonniers bosniaques dans le camp de concentration
de Manjaca, en 1992.

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Les plus célèbres sont les camps de Keraterm, d'Omarska et de Trnopolje,
ce dernier réservé pour les femmes et les enfants.

. Camp de Keraterm. Ouvre le 23 ou le 24 mai 1992, c'est le plus petit
et le moins célèbre des trois camps serbes mentionnés. 1200 personnes
y seront détenues jusqu'à la fin de juin.

. Camp d'Omarska. Ouvert entre le 26 et le 30 mai 1992 dans un ancien
complexe minier, à 20km de Prijedor. Entre 6000 et 7000 Bosniaques
et Croates originaires de Prijedor y ont été enfermés pendant plusieurs
mois. Omarska cesse ses activités le 21 août 1992. Un des responsables,
Dusko Tadic, sera inculpé par le TPIY et condamné en janvier 2007.

. Camp de Trnopolje. Installations réservées essentiellement aux femmes
et aux enfants musulmans. Mis en fonction le 24 mai 1992, le camp de
Trnopolje cesse officiellement ses activités le 30 septembre suivant.
Le 7 août 1992, 5000 détenues y étaient enregistrées. Slobodan
Kuruzovic, son commandant, estime qu'entre 6000 et 7000 personnes
y ont transité.

Des dizaines d'autres camps serbes de moindre importance ont existé
entre 1992 et 1995 en Bosnie-Herzégovine, où tortures, viols et meurtres
étaient pratiqués couramment. Comme par exemple le camp de Manjaca,
ou l'ancienne caserne de la JNA à Zarko Zgonjani.

Résultat de la purification ethnique de Mladic: entre 1992 et 1995,
la population non-serbe dans la région de Prijedor passe de 35000
à moins de 3000 personnes.

Carte ci-dessous: camps de concentration serbes en Bosnie-Herzégovine.

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Camps de concentration serbe - Des témoignages [en anglais]:

http://bosniangenocide.wordpress.com/tag/keraterm-concentration-camp/


Quelques photos de camps de concentration serbes:

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Notes de pages:

(12) Patrick McCarthy, "Prijedor: Lives from the Bosnian Genocide.
Kozarac.ba, Genocide in Prijedor". Associated Press, "Exhibit tells
story of Bosnian Genocide", 20 janvier 2008.

(14)
http://www.haguejusticeportal.net/Docs/Court%20Documents/ICTY/Karadzic_Initial_Indictment_BH_EN.pdf
Radko Mladic and Radovan Karadzic Indictment - The Attack of Hambarine"
(format pdf)

(15)
http://www.haguejusticeportal.net/Docs/Court%20Documents/ICTY/Karadzic_Initial_Indictment_BH_EN.pdf
Radko Mladic and Radovan Karadzic Indictment - The Attack of Kozarac"
(format pdf)
--
Jacqueline "Jade" Devereaux - http://jacqueline-devereaux.blogspot.com/
***@gmail.com [remplacez antispam.cool par marajade2012]
http://fr-fr.facebook.com/people/Jacqueline-Devereaux/100001474694368
Mara Jade: "Guantanamo: tellement sympa que vous n'en reviendrez pas!"
Broc-Ex-Co: "les Américains, même quand ils s'excusent, ils nous font la leçon!"
MH
2013-02-06 07:09:47 UTC
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Post by Mara la Coquine
Massacres et camps de concentration serbes de Prijedor (Mai - Septembre 1992).
Merci. Les camps de concentration construit avec photoshop par les
potes à kouchner, on nous l'a déjà fait.

MH 60.000 meurtres organisés en Syrie par la CIA, israël, la turquie,
l'angleterre, l'allemagne, la france, le qatar et l'arabie saoudite.
Tout ça pour voler le gaz naturel aux syriens après le pétrole des
libyens.

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